30 ans de la Marche « Du Pain et des Roses » et toujours en lutte !
Photo Chantal LocatAu Parc Lajoie, près de 120 personnes se sont réunies pour honorer l’histoire de la Marche des femmes contre la pauvreté. Cette action rassembleuse, organisée par la Table de concertation des groupes de femmes de Lanaudière (TCGFL), a permis d’entendre les témoignages des marcheuses de la Marche « Du Pain et des Roses ». Celles-ci étaient accompagnées de la relève pour illustrer la persistance du mouvement féministe.
En 1995, du 26 mai au 4 juin, 850 femmes ont marché 200km. Elles ont marché pour avoir des réponses positives aux 9 revendications pour lutter contre la pauvreté. Le contingent de la Rive-Nord a parcouru la région. Passant par Repentigny, Joliette et Berthierville, ce sont des centaines de militantes Lanaudoises qui ont organisé l’accueil des marcheuses. En chemin, des femmes et des hommes les rejoignaient pour une journée de marche ou pour quelques kilomètres. Le 4 juin 1995, les marcheuses se sont réunies devant le Musée des Beaux-arts à Québec, avant de poursuivre leur route vers l'Assemblée nationale où 18,000 personnes les y attendaient.
Des gains importants ont suivi; une loi a été adoptée sur la perception automatique des pensions alimentaires, nous avons vu une légère augmentation du salaire minimum et il y a eu une amélioration des conditions de vie des femmes immigrantes victimes de violence.
Cependant, les luttes féministes sont toujours d’actualité. Hélène Melançon, vice-présidente de la TCGFL et membre du comité Marche mondiale des femmes de Lanaudière, cite : « Face à la dernière réforme d’aide sociale qui ne donne toujours pas plus d’autonomie aux femmes en couple, soit à cause d’un grave manque flagrant d’investissement dans le logement social – nous sommes toujours en lutte ! »
La TCGFL joint sa voix à celles de la Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes pour dénoncer la pauvreté qui représente une violence systémique. Par exemple, la crise du logement entraîne des conséquences graves sur les vies des femmes, entre autres, sous la forme de l’itinérance cachée des femmes. Pavillon pour Elle, une ressource d’hébergement d’urgence pour les femmes et leurs enfants située à Joliette, a dû refuser 180 demandes d’hébergement d’urgence dans les derniers 12 mois par manque de place.
Devant un portrait d’inégalités sociales grandissantes, Amy Magowan Greene, responsable de la mobilisation à la TCGFL, explique, : « Le 18 octobre prochain, les groupes membres de la TCGFL vont à Québec, au grand rassemblement de la Marche mondiale des femmes parce que nous sommes encore en marche pour transformer le monde ! » Elle ajoute, : « En 2025, nous marchons pour le droit à un revenu décent qui garantisse que les femmes peuvent vivre dans la dignité. Nous marchons pour une société qui place le vivant avant le profit. »
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