Des ainés à la recherche d’un terrain et d’ouverture de la part de municipalités
Un regroupement d’ainés, le Village VITAL a vu le jour suite à l’initiative de l’OBNL Âge Vital dont la mission est de mener des enquêtes-reportages auprès de citoyens âgés de 60 ans et plus. En 2023, sa principale instigatrice, Louise Larivière, interviewait une centaine d’entre-eux vivant dans Lanaudière. L’enjeu de l’habitation était nommé comme une priorité et peu se voyait finir leurs jours dans des RPA, Maisons des aînés ou pire encore, en CHSLD.
Suite à la sortie du livre « Âge Vital, mémoire de terrain », les idées d’une vision plus humaine et communautaire ont germé chez un groupe d’ainés concernés par l’urgence de trouver des alternatives. Ce collectif devenait la « Coopérative Habitations Village VITAL » le 8 avril 2024.
Ce que sa présidente, Louise Larivière, en dit :
Pendant la rédaction du mémoire, j’examinais ce qui se faisait ailleurs dans le monde, pour améliorer la qualité de vie de personnes ainées. J’avais déjà entendu parler du Cohabitat, un concept qui a pris naissance au Danemark dans les années 1970. Ce que je ne savais pas alors et que j’apprenais par la suite, c’est que ce choix de vivre ensemble, est devenu un réel phénomène en Europe et ailleurs dans le monde.
À l’inspiration des Éco-habitations, de plus en plus populaire en Europe, particulièrement aux Pays-Bas et en Allemagne, le concept rallie le respect de la nature, l’entraide et la vie sociale.
Leur projet de Cohabitat, le Village VITAL, vise à créer un lieu adapté aux besoins exprimés par ses membres, soit le partage, l’entraide et la solidarité. L’essence même du Cohabitat est de créer une harmonie entre vie privée et vie communautaire et tout est en place afin de favoriser le maintien de l’autonomie. Les unités d’habitation (logements ou maisons) gravitent autour d’un espace commun (ou centre multifonctionnel). Il y a aussi des espaces récréatifs et utilitaires, comme une serre, un élément très important au Village VITAL qui vise à l’auto-suffisance alimentaire. Outre les bâtiments, on y trouve des sentiers pour la mise en forme et la relaxation, le tout dans un lieu sécuritaire construit dans le respect de la nature et de ses écosystèmes.
Le 27 mai, lors d’un Lac à l’épaule qui avait lieu au camp Plein Air Lanaudia, à Saint-Côme, trois grands projets de Cohabitat en milieu rural au Québec, en plus de celui du Village Vital ont été présentés dont celui de la Friche solidaire, qui a réussi à avoir le support de sa municipalité, Sainte-Émilie-de-l’Énergie, ce qui ne semble pas être chose facile, les municipalités Lanaudoises étant généralement réfractaires aux projets intégrés, ce qu’est de facto un Cohabitat, c.à.d. plusieurs bâtiments sur un même lot de terrain.
Il faut mentionner ici qu’un ‘projet intégré’ n’est pas conforme aux normes prescrites par le code de l’urbanisme, mais il y a des solutions et l’une d’entre-elles est le PPCMOI[1], un outil qui permet de déroger à ces règles, encore faut-il qu’une municipalité ait la volonté de s’en prévaloir.
La coopérative Habitations Village VITAL espère un jour, qu’au-delà de ce défi de règlementations, une municipalité comprendra les impacts positifs d’accueillir un tel projet de Cohabitat, afin que des ainés bien de chez-nous puissent avoir leur ‘Village’
[1] Projet particulier de construction, de modification ou d'occupation d'un immeuble"
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